Projection-discussion avec Jacques Kebadian - Université Bordeaux Montaigne

Le

De 14h30 à 16h30

Université Bordeaux Montaigne

Domaine Universitaire
33607 Pessac
1er temps de la journée intitulée « Luttes, Mémoires, Images » : Nous recevons Jacques Kébadian, cinéaste et acteur des événements de mai 68.

Sortant de l'IDHEC au début des années soixante, Jacques Kébadian est l'assistant de Robert Bresson entre 1966 à 1969. Avec un petit groupe d'anciens camarades il filme dès 1963 une grève des mineurs du nord de la France et fait ainsi ses débuts de cinéaste militant. En 1967, il tourne un film sur Trotsky, où il convoque à la fois les images d'archives, les performances de jeunes acteurs en pleine ascension, Patrice Chéreau, Marcel Maréchal ou Marcel Bozonnet, et des intellectuels militants comme Guy Hocquenghem. Avec l'Atelier de recherche cinématographique (ARC), il fut au première loge pour rendre compte des événements de l'année 68, depuis les manifestations berlinoise de soutien à la Révolution vietnamienne dès le mois de janvier, jusqu'aux événements parisiens de mai. Le groupe a tourné, monté et diffusé sans discontinuer pendant plusieurs mois. Dans l'après mai, il poursuit dans une logique militante et prend un poste à l'usine Valentine de Gennevilliers en tant qu'"établi".

Nous voudrions au cours de cette rencontre avec Jacques Kébadian revenir sur cette période intense tant politiquement qu'artistiquement. Enfin, il évoquera ses travaux récents de remontage des images de mai, ainsi que sa collaboration avec Jean-Louis Comolli autour des "Fantômes de mai 68" (Yellow Now, à paraître).

" Reconstruire, préserver, écouter les survivants, traverser le temps grâce aux traditions populaires, observer comment se
cristallise la vie grâce aux œuvres savantes ou spontanées, transmettre la rumeur et les idéaux des peuples au combat : le travail de Jacques Kebadian affilie le cinéma à cette fonction résistante, solidaire et secourable qui, selon Goethe et Kropotkine, caractérise – aussi – l’espèce humaine." (Nicole Brenez)

à lire : Sébastien Layerle, "Les Murmures du monde", Cinémaction, n°110, Paris, 2004, p. 66-73.
Robert Linhart, L'établi, Paris, Minuit, 1978/1981.

Lieu : Université Bordeaux Montaigne, Maison des Étudiants.
Gratuit, ouvert à tou.te.s.

Cette après-midi constitue le premier temps de la journée "Luttes, mémoires, images". Le second temps se déroulera au Cinéma UTOPIA Bordeaux avec la projection du film "Vincennes, une université perdue" de Virginie Linhart en présence de la réalisatrice.

"Dans le bois de Vincennes, jadis, il existait une université révolutionnaire. Là-bas, les fils de bonne famille pouvaient s'instruire aux côtés d'étudiants venus du monde entier, le bachelier studieux côtoyait des femmes et des hommes aux parcours sinueux. Là-bas, on expérimentait : suppression des cours magistraux, des limites d'âge, ouverture aux paysans, aux ouvriers et aux non diplômés, naissance d'un département de psychanalyse, de cinéma, création de cours du soir pour les salariés, d'un souk, d'une crèche... Autant de choses impensables pour un pouvoir gaulliste à bout de souffle, protecteur d'un monde ancien. Mai-68 est passé par là et pendant douze ans, Vincennes vit, s'agite, dérange, attirant les meilleurs professeurs du pays, marqués (très) à gauche : Michel Foucault, Gilles Deleuze, Hélène Cixous, François Châtelet, Jean-François Lyotard, Madeleine Rebérioux, Jacques Rancière ou encore Robert Castel. "La forêt pensante" devient le lieu de référence mélangeant militantisme et apprentissage. Les luttes sont quotidiennes. La castagne aussi, entre gauchistes et communistes, étudiants et policiers, anarchistes et démocrates... Mais ce joyeux chaos se trouve notamment miné par des affaires de drogue. Le prétexte idéal pour détruire Vincennes à l'été 1980.
Que reste-t-il de ces douze années bouillonnantes ? Physiquement, rien, pas même une plaque. Vincennes a tout simplement été effacée de la surface de la terre, telle une pustule défigurant le visage lisse de la France giscardienne. Mais Vincennes reste vivante dans les esprits de ceux qui la fréquentèrent. Leurs souvenirs, associés à des images d'archives rares, nourrissent ce superbe documentaire tout à la fois touchant et politique. À travers son film, la réalisatrice Virginie Linhart - fille de Robert, qui enseigna la philosophie à Vincennes - rappelle qu'une autre façon d'enseigner, moins compétitive, moins discriminante, a existé en France. Et que ce modèle a fonctionné".

(source : http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/48085_1).

La projection sera suivie d'une discussion avec Virginie Linhart.
Modération : Marie Escorne, (enseignante-chercheuse en
Arts plastiques) et Marguerite Vappereau (MCF Cinéma).

Tarif : 7 euros. Etudiant.e.s : 4 euros.
Lien : https://www.facebook.com/events/146940999319281/

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